Le Maroc est endeuillé après des inondations soudaines survenues dimanche 14 décembre dans la province de Safi, sur la côte atlantique. Selon un bilan communiqué lundi 15 décembre par les autorités, au moins 37 personnes ont été tuées, après des pluies orageuses d’une intensité exceptionnelle qui ont provoqué une montée des eaux fulgurante.
Le drame s’est joué en un temps très court. D’après les autorités, une seule heure de fortes précipitations a suffi à transformer des rues en torrents, entraînant des véhicules et piégeant des habitants, notamment dans des secteurs densément bâtis. Le bilan, d’abord établi à 21 morts dimanche soir, a été révisé à la hausse au fil des heures, à mesure que les équipes de secours ratissaient les zones inondées.
Dans cette ville portuaire de plus de 300 000 habitants, située à plus de 300 kilomètres de Rabat, l’épisode a frappé un territoire où se concentrent activités industrielles, pêche et transformation du phosphate, ce qui renforce les enjeux de continuité des services et d’accès aux infrastructures après la catastrophe.
Des quartiers submergés, routes coupées et établissements scolaires suspendus
Sur le plan matériel, les autorités font état d’environ 70 habitations et commerces envahis par les eaux et d’une dizaine de véhicules emportés ou déplacés par le courant. Plusieurs axes ont été coupés, rendant certains quartiers difficiles d’accès et compliquant les opérations de recherche, d’évacuation et de sécurisation.
Le volet sanitaire demeure sensible. Les autorités ont indiqué que des blessés ont été pris en charge à l’hôpital, et qu’une partie des victimes nécessitait encore des soins, dont deux personnes en réanimation selon un point de situation rapporté par la presse.
Dans la foulée, les cours ont été suspendus à Safi, avec une fermeture annoncée sur plusieurs jours, afin de permettre l’évaluation des bâtiments, le nettoyage et la remise en état de certains réseaux. Les habitants, eux, ont entamé le pompage et l’assèchement des logements, tandis que les autorités locales coordonnent l’hébergement et l’assistance aux familles touchées.
Alerte météo élargie et question de la vulnérabilité face aux extrêmes
L’épisode de Safi s’inscrit dans une séquence plus large d’intempéries. Des dégâts et inondations ont aussi été signalés dans d’autres régions du pays, notamment dans le nord à Tétouan et dans l’intérieur à Tinghir, illustrant l’extension géographique des perturbations.
Sur le plan météorologique, la Direction générale de la météorologie a diffusé des bulletins de vigilance pour fortes pluies et phénomènes associés sur plusieurs provinces, avec un risque persistant à court terme. À Safi, des médias marocains rapportent des intensités très concentrées, de l’ordre de 19 mm en une heure et environ 35 mm en six heures, un profil typique des crues éclairs.
Enfin, au-delà de l’urgence, la catastrophe relance la question de l’adaptation urbaine et des ouvrages de drainage, dans un contexte où des années de sécheresse peuvent durcir les sols et augmenter le ruissellement lors d’averses brutales. Sur le plan judiciaire, une enquête a également été annoncée localement, signe d’une volonté de clarifier les circonstances et d’évaluer d’éventuelles responsabilités.