Emmanuel Macron a exprimé des inquiétudes quant à la possibilité que les Jeux olympiques soient perturbés par les conflits mondiaux en cours. Il a souligné l’importance d’établir une « trêve olympique » pendant les Jeux de Paris, les envisageant comme un moment de diplomatie et de paix. Macron a déclaré qu’il chercherait à mobiliser plusieurs partenaires, dont la Chine, pour soutenir cette initiative, soulignant l’opportunité d’une prochaine rencontre avec le président chinois à Paris.
Les commentaires de Macron ont été en partie motivés par la position de la Chine dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, étant donné son soutien continu à Vladimir Poutine et ses récents renforcements des liens diplomatiques et commerciaux avec la Russie. Le ministre chinois des Affaires étrangères a récemment réaffirmé cet appui lors d’une rencontre avec son homologue russe, soulignant l’engagement de Pékin envers la stabilité et le développement de la Russie sous la direction de Poutine. Cette alliance sino-russe est perçue comme un soutien crucial pour la machine de guerre russe, selon des experts.
« Le drapeau israélien sera là »
Le chef de l’État a souligné une distinction importante entre les athlètes russes et biélorusses, pour qui le principe de neutralité est maintenu, et les athlètes israéliens, en raison du conflit dans la bande de Gaza. Selon lui, ces situations sont très différentes et ne peuvent être comparées. La Russie est impliquée dans une guerre d’agression, tandis qu’Israël répond à une attaque terroriste du groupe Hamas.
Il a ajouté qu’il est possible de désapprouver les méthodes utilisées par Israël pour répondre à l’attaque et se protéger, soulignant ainsi la demande de trêve pour parvenir à un cessez-le-feu. Cependant, il a précisé qu’Israël ne peut être considéré comme un agresseur, ce qui explique pourquoi le drapeau israélien sera présent.
La crainte d’une menace terroriste
Le président français a souligné, ce lundi, les liens entre les grands conflits mondiaux et les Jeux olympiques, mettant en lumière les possibles impacts directs de ces conflits sur l’événement. Il exprime notamment des préoccupations quant à une éventuelle résurgence de la menace terroriste. En cas de risque accru, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, initialement prévue sur la Seine le 26 juillet, pourrait être déplacée au Trocadéro, voire même rapatriée au Stade de France, a averti Emmanuel Macron.
Malgré cela, le président se veut rassurant en affirmant que la cérémonie d’ouverture le long de la Seine est une initiative pionnière mondiale qui sera réalisée. Il a déclaré lors d’une interview marquant les 100 jours restants avant les JO : « Nous sommes capables de le faire et nous le ferons ». Toutefois, il a également souligné la nécessité de disposer de plans alternatifs, voire de plans de secours, qui sont en cours de préparation en parallèle. Une évaluation continue des risques sera effectuée pour prendre des décisions en temps réel.
Attaque de l’Iran contre Israël
Les préoccupations exprimées par le Président prennent une importance particulière alors que le conflit au Moyen-Orient a connu une escalade ce week-end. L’Iran a lancé une attaque inédite, baptisée « Promesse honnête », en réponse à une frappe attribuée à Israël contre le consulat d’Iran à Damas le 1er avril.
Israël a déclaré avoir contrecarré cette opération nocturne en abattant, avec le soutien des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et d’autres pays, plus de 99% des plus de 350 projectiles – drones, missiles balistiques et missiles de croisière – dirigés vers son territoire. Le contre-amiral Hagari s’est félicité de la défense sans précédent déployée contre « l’attaque sans précédent » de l’Iran. Il a indiqué que seuls quelques missiles balistiques ont pénétré dans l’espace aérien israélien et ont causé des dommages mineurs à une base militaire en activité. Des blessés légers ont été signalés, ainsi qu’une fillette de 7 ans placée en soins intensifs. De son côté, l’Iran a affirmé avoir « atteint tous ses objectifs » en causant des « dégâts sérieux » dans la plus importante base aérienne du Néguev, dans le sud d’Israël.
La France a également procédé à des interceptions de missiles et de drones iraniens, a confirmé Emmanuel Macron ce lundi. Il a expliqué que des avions ont décollé de la base aérienne en Jordanie pour intercepter les tirs violant l’espace aérien jordanien.
Macron craint un embrasement au Moyen-Orient
En choisissant de lancer des attaques contre Israël depuis son territoire, l’Iran a créé une situation de crise profonde, estime-t-il. Il considère que cette action ouvre la voie à des réactions très dangereuses. « Nous mettrons tout en œuvre pour empêcher une escalade », déclare-t-il, soulignant l’importance de convaincre Israël de ne pas répondre par une escalade, mais plutôt d’isoler l’Iran, de persuader les pays de la région du danger que représente l’Iran, de renforcer les sanctions et la pression sur ses activités nucléaires, et de retrouver une voie vers la paix dans la région.
La France s’engage dans des pourparlers avec tous les pays de la région pour jouer un rôle de médiateur, précise le président français, qui prévoit également de discuter à nouveau avec le Premier ministre israélien. Cependant, il souligne que les États-Unis ont un rôle crucial à jouer pour contenir l’Iran, en raison de leurs relations diplomatiques étroites avec Israël.
Un haut responsable américain, sous couvert d’anonymat, affirme que l’État d’Israël ne cherche pas à escalader la situation avec l’Iran. Il déclare également que les États-Unis ne participeront pas à une éventuelle riposte israélienne. Le président américain Joe Biden a également exprimé cette position au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, soulignant que le fait d’avoir contrecarré l’attaque iranienne devrait être considéré comme une victoire. Malgré le soutien indéfectible des États-Unis à Israël, Biden souhaite éviter à tout prix une escalade dans la région à quelques mois des élections présidentielles américaines.
